Le nouvel hôtel à ne pas manquer dans le Marais, pour y séjourner ou juste pour boire un verre …
Il suffit de rentrer dans cet hôtel de charme, tout juste ouvert au printemps 2016, situé dans le quartier historique et populaire du Marais pour faire le lien immédiat entre le titre de notre série mode Osez Joséphine et l’âme de cette maison incarnée par Joséphine de Beauharnais.
L’hôtel de « Jo/Bo », 4 étoiles, est construit sur les vestiges d’un ancien couvent du XVIIème siècle. Ironie du sort,il est situé en face de l’Hôtel de Chavigny transformé en caserne de Pompiers par Napoléon. Ce très charmant boutique-hôtel multiplie les références à « Joséphine/Bonaparte » en soignant chaque détail.
La décoration confiée à la fantasque et chic Bambi Sloan fait de Joséphine Bonaparte une véritable muse, en reprenant les codes du style Directoire avec une touche rock.
Le ton est donné dès la porte cochère franchie.On se trouve alors au sein du patio-terrasse où l’on peut prendre un verre dans un décor de garden party. La tente d’inspiration Napoléonienne évoque Joséphine l’amoureuse, et non les champs de bataille de son époux. Elle accueille le visiteur sous une pluie des roses peintes à l’aquarelle par le célèbre illustrateur botanique Redouté dans la roseraie de La Malmaison.
Pour la tenture murale des chambres, véritables petits écrins précieux, Bambi a écumé les archives des Collections Lemanach et a trouvé des trésors aux jolis noms évocateurs : La Cocarde, Roses et Dentelles, la Folie Monceau… que la Maison Pierre Frey réédite pour elle, sans oublier la toile panthère de Somalie, un grand classique de la Maison Frey, qu’elle adore.
Toutes les moquettes ont été créées par Bambi Sloan pour l’Hôtel de JoBo : moquette panthère parsemée de roses pour le bar, les salons et la réception. Un lit de roses pour les couloirs. Un parquet marqueterie en trompe l’œil pour les chambres.
Avec son complice Alexandre Poulaillon, Bambi Sloan fait décorer toutes les poutres apparentes comme il se doit pour Joséphine. Bambi et Alexandre adaptent et réinterprètent des merveilles de papier peint XVIIIème pour tapisser les murs des couloirs menant aux chambres : des roses, des oiseaux et des cygnes noirs, comme ceux du Lac de la Malmaison.
Bambi insuffle le style Directoire Rock jusqu’aux détails des placards incrustés de miroirs en losange qui reflètent le décor et la lumière « des nids d’Amour » comme elle se plaît à appeler les chambres.
Le salon bar est doté de banquettes dignes de Joséphine : un chaos organisé bouscule les fauteuils fleuris et colorés. JoBo règne ici en maîtresse dans la joyeuse excentricité que Bambi Sloan a imaginé pour elle.
Les matériaux les plus précieux sont utilisés: la mosaïque en marbre Marquina et Carrare des salles de bain rappelle la Grèce antique, en vogue à la fin du XVIIIème.
Un peu d’histoire…
JOSEPHINE BONAPARTE – 23 Juin 1763 – 29 mai 1814
Comme nombre de grandes icônes historiques, Joséphine de Beauharnais pourrait rester une image figée, un cliché hiératique tant vu qu’il y perd son sens. Au delà du silence studieux des livres d’histoire, amoureuse passionnée, inspirée et inspirante, curieuse de tout et de tous, Rose de Beauharnais, baptisée « Joséphine » par son illustre et impérial époux, soucieux qu’elle soit toute à lui, a ébloui son temps.
Joséphine est née dans une grande propriété de la Martinique. Elle arrive en métropole grâce à son mariage avec Alexandre de Beauharnais, qui devient une figure de la Révolution française. Il est exécuté sous la Terreur.
C’est en 1795, populaire et appréciée du tout Paris, que Joséphine rencontre le général Bonaparte dans un salon parisien. Cette relation d’intérêt se transforme vite en lien incandescent et durable. Le 9 mars 1796, elle l’épouse. Eperdument épris, il fera d’elle l’impératrice que l’on sait. Les preuves de leur amour fou arrivent jusqu’à nous par le biais de leur correspondance enflammée.
Dans l’incapacité de donner un héritier à l’empereur, elle est répudiée, le 15 décembre 1809, pour « raison d’Etat ». Elle se retire dans son domaine de la Malmaison où elle mourra d’une pneumonie, le 29 mai 1814.
Malgré les difficultés et les concessions douloureuses à la chose politique, ils restèrent amoureux jusqu’à la fin de leurs jours.
« Je n’ai pas passé un jour sans t’aimer ; je n’ai pas passé une nuit sans te serrer dans mes bras ; je n’ai pas pris une tasse de thé sans maudire la gloire et l’ambition, qui me tiennent éloigné de l’âme de ma vie. Au milieu des affaires, à la tête des troupes, en parcourant les camps, mon adorable Joséphine est seule dans mon cœur, occupe mon esprit, absorbe ma pensée. » Lettre de Napoléon à Joséphine, 30 mars 1796.
MERVEILLEUSE PARMI LES « MERVEILLEUSES »
Au sortir du cauchemar de la Terreur, un formidable élan de liberté s’empare de la bourgeoisie. Une période de dix ans où fêtes fastueuses et libertines, fantaisies en tous genres font bruisser Paris tout entier.
Les « Merveilleuses » et les « Incroyables » se jouent avec élégance et provocation de toute forme de conformisme.
On se dénude à l’Antique, on se pare, on s’amuse, on se marie, on divorce, on se remarie, et l’on s’invente un langage qui s’affranchit de la prononciation des « r ». Un seul mot d’ordre : la liberté. Qui mieux que Joséphine pouvait prendre sa place dans ce bouillonnement vital et créatif ?
Élégante parmi les élégantes, merveilleuse parmi les « Merveilleuses », plus qu’une égérie, elle en fut un des fers de lance.
Joséphine, l’amoureuse passionnée, la maîtresse-femme, la lanceuse de mode, reconnue comme la plus élégante de son temps. Joséphine, la femme libre avant l’heure. Avant-gardiste et férue de décoration, elle n’a de cesse d’inventer, d’assembler, de collectionner, pour parer ses différentes résidences du meilleur, du plus précieux, du plus orignal. Nous lui devons par exemple le premier tapis imprimé panthère.
Elle ne s’arrête pas là, collectionneuse invétérée d’antiques, de peinture, de sculpture, active dans le théâtre, la danse et l’opéra. Passionnée par les sciences naturelles, elle fera venir d’Australie à grand frais, en 1803, un couple de cygnes noirs, qui se reproduiront dans leur douce captivité de la Malmaison.
La botanique n’échappe pas à son ardent désir de savoir et d’aimer. Elle consacra la fin de sa vie, comme dans un apaisement, à la culture de plus de 240 espèces de roses dans son domaine du château de Malmaison.
HOTEL DE JOBO
10, rue d’Ormesson – 75004 PARIS
+33 (0)1.48.047.048
hotel@jobo.paris
Retrouvez l’hôtel de JOBO dans la série mode exclusive que nous y avons réalisé.