Mauren Brodbeck retrace dans son dernier ouvrage “Mauren Brodbeck Oeuvres photographiques / Photographic works 2004-2014” les 10 dernières années de son travail photographique artistique.
Rencontre avec une artiste solaire aux multiples casquettes…
Le travail sur la couleur de Mauren Brodbeck a commencé en laboratoire où elle a beaucoup expérimenté avec les produits chimiques et les méthodologies de développement de film négatifs et positifs ainsi que des tirages cibachrome et C-print.Le but était de découvrir jusqu’où elle pouvait pousser les pellicules et processus pour obtenir d’autres mélanges de couleur, des lavages, des imprévus,…
Parce qu’il marque un chapitre de son oeuvre artistique et de sa vie, mais aussi la fin d’une période focalisée principalement sur le monde visuel, cet ouvrage revêt une grande importance pour Mauren Brodbeck.
Elle ouvre maintenant le champ avec le monde multi-sensoriel dans sa création artistique avec la musique, l’olfactif, la mode… Son but étant de créer une marque avec des univers émergents et communiquant sur l’idée que tout est possible et qu’il n’y a pas de règles.
JUSTE a voulu en savoir un peu plus…
Ton travail photographique est souvent rehaussé d’interventions graphiques. Peux tu nous en dire plus?
Je travaille sur la simplification des espaces et des formes en cherchant l’essentiel, ou l’essence. J’ai toujours eu une attirance pour les art graphiques, le design et les formes pures du minimalisme mais j’ai réellement débuté ce travail à travers mon attirance pour la couleur. J’ai beaucoup travaillé en laboratoire en expérimentant avec les différents produits chimiques et en les manipulant pour trouver des nouvelles palettes et des gammes de couleurs inattendues. Ceci m’a fait découvrir des aplats de nuances et des mélanges subtils. J’ai aussi grandi dans un environnement où mon oeil a toujours été confronté à un esthétisme graphique et architectural et donc cela sûrement influencé cette attirance. Ces interventions graphiques prennent toujours leurs sources dans la photographie originale et mettent certaines émotions en évidence. Ce sont des outils pour jouer avec l’effacement, le collage, la superposition, … afin de pouvoir mettre en évidence des expressions et des ressentis. Ces interventions me donnent la liberté d’interpréter l’image au travers de la couleur me ramenant ainsi à l’iconogaphie, la symbolique et le ressentit personnel.
Certains de tes travaux peuvent évoquer l’esthétique des pochettes d’albums du groupe SUEDE.
Je ne connaissais pas mais je suis ravie de les découvrir, j’aime beaucoup! Effectivement, pour moi il y a une sorte de mise-en-scène intéressante et un jeu entre ce qui est montré ou apparemment mis en avant et ce qui est caché. On peut choisir de manipuler, de raconter, de taire. J’ajoute aux images existantes une touche personnelle de mon univers bien singulier et je m’approprie ainsi une partie de la réalité.
T’accompagnes-tu de musique quand tu crées ?
Absolument, et en fonction de mon humeur ça passe du west coast jazz de Chet Baker au nu jazz, à l’eletronica plutôt rock ou alors nordique jusqu’au break beat ou house.
Quelle est ta chanson « feel good » préférée ?
Une c’est trop dure, alors je choisis “Best Friends” de Missy Misdemeanor Elliott, “Love at First Sight” de Kylie Minogue, “Flight Test” de The Flaming Lips, “Get 2 Know U” de Snoop Dogg, “Asunder” de Stee Downes et presque toutes les chansons de Frank Sinatra.
Les trois artistes pop art qui t’inspirent ?
Andy Warhol, Roy Lichtenstein et Jeff Koons qui même s’il fait partie des artistes contemporains, je le trouve très pop. Sinon, c’est plutôt les oeuvres de Dennis Hopper, Larry Clark, Harmony Korine, Gilbert & George, Jack Pierson qui m’inspirent. Et aussi d’autres artistes dans la mode et le design comme Phillip Lim, Yvonne Kwok, Hussein Chalayan, Alexander McQueen, Patricia Urquiola ou JC de Castelbajac. Ok ça fait plus que trois et il y en a beaucoup d’autres, des écrivains, des philosophes, etc.
Quel est ton principal trait de caractère ?
Sensible, rebelle, libre.
Celui que tu apprécies chez les autres ?
La sensibilité, l’honnêteté, la vulnérabilité
Ta dernière extravagance ?
Ramasser les déchets au sol dans le parc des enfants, éduquer les enfants sur l’importance du respect de la planète et de soi-même et des autres et faire un don même petit à toutes les associations ou organisation qui croisent mon chemin et agissent d’une manière que j’estime sensée pour l’environment.
Ce qui te motives à continuer ce que tu fais ?
Le sentiment que j’ai quelque chose à transmettre qui peut inspirer à faire briller son soleil intérieur.
Ton truc anti-stress ?
Méditer, prendre un café au soleil et contempler, écrire.
Le blog auquel tu es accro ?
Aucun
Pour toi l’élégance c’est ?
Vivre en harmonie dans sa vie avec son intellect, son coeur et son âme ou être en synchronicité avec la vie.
Tes prochaines vacances ?
Encore rien de prévu mise à part continuer à écrire mon livre, mes chansons, profiter de mon jardin et du lac Léman en été.
Ton expression favorite ?
“If I can’t go to heaven, let me go to LA” ce n’est pas une expression et en fait, je n’aime pas les expressions.
Ton appli préférée ?
“music”, celle qui vient avec l’iphone ; ) et aussi “voice memos”.
Ton dernier coup de cœur au cinéma ?
“Born to be Wild” de David Lickley, Warner Bros pour Imax
As-tu en tête ta prochaine série ?
Je travaille sur plusieurs projets dont une série photographique sur les quartiers résidentiels qui s’appelle “Suburbia”. Je continue mon travail sur la série “Exploration of a sonic landscape” que j’ai commencé en automne dernier et exposé à la Fondation Auer Ory pour la Photographie en début d’année et pour laquelle un ami, David Hodgetts, à créé une application qui traduit ma musique en paysages 3D dans lesquels je promène virtuellement. J’ai aussi tout un travail sur les fleurs que je continue et sur les autoportraits. Aussi, je suis en train de terminer des chansons avec les narrations et les visuels qui les accompagnent – compositions, films, etc. – car ce que j’aime le plus c’est créer des univers multi-sensoriels, immersifs et inspirants.
Juste est impatient de se plonger dans ces nouveaux univers. Son livre nous donne gravement envie de se plonger dans son univers d’art total!
«Dans mon travail la couleur est là. Elle dit tout. Les secrets. Les blessures. Les rêves. Les erreurs. Les amours. La vie. Toi. Moi. Nous.»