Rencontre avec Aurélie Houguenade, la comédienne du nouveau film de Jacky Katu, 4.48
Comment avez-vous rencontré le réalisateur Jacky Katu ?
C’était dans une soirée, évidemment au Baron.
Mais non, je plaisante, j’ai vu une annonce sur un site de casting pour une pièce de théâtre de Jacky Katu. Ensuite je suis allé sur YouTube pour voir qui était Jacky Katu et je suis tombé sur une vidéo d’une de ses pièces de théâtre et j’ai trouvé ça nul. (RIRES). C’est pour ca que je me suis présenté au casting.
J’ai donc passé l’audition et j’ai été prise.
Comment avez-vous été choisi pour le film ?
Je suis allé avec Jacky Katu voir un film de Catherine Corringer et je lui ai proposé de faire un film sur Sarah Kane.
Il m’a répondu : « OK, dans un an on fait le film ».
Cela a provoqué beaucoup d’angoisse chez moi. Je me suis dit : Ohlala ! un film sur Sarah Kane c’est peut-être pas une bonne idée… Mais en même temps je trouvais qu’un an c’était très long à attendre.
Effectivement on a commencé le tournage un an après.
Comment s’est passé le tournage ?
(Rires) Est-ce qu’un tournage ça se passe bien en général? ( Rires)
Le sujet n’était pas facile. Il y a eu des moments difficiles et des moments agréables. Parfois, j’ai trouvé le temps long. Parfois, j’étais très excitée à l’idée de faire le film.
Les scènes d’amour étaient forcément plus difficiles à jouer que les scènes de café. Ce n’est pas facile de se mettre nue devant une caméra.
Comment vous êtes-vous préparé au rôle ?
Je me suis préparée en ne préparant rien. Et Jacky Katu m’a renforcé dans ma conviction en disant : « Tu n’as rien à faire ».
Ceci dit, je n’ai cessé de penser au rôle et de me poser des questions : « Qui est Anaïs ? Pourquoi part-elle à Londres sur les traces de Sarah Kane ? Pourquoi tombe-t-elle amoureuse d’une femme ? Etc.
A cette époque je sortais d’une opération assez douloureuse. A la fois je redoutais de commencer le film dans cet état de fatigue et en même temps je pense que cet état a servi mon personnage.
Quel est votre rôle dans le film ?
C’est le rôle d’Anaïs, elle fait du théâtre, elle passe un casting pour jouer le rôle de « 4.48 » Psychose de Sarah Kane. Une pièce sur la folie. Progressivement , elle s’identifie à Sarah Kane et finit par perdre le sens de la réalité.
C’était compliqué à incarner ?
Oui, quand on joue on est toujours dans le doute, on se pose mille et une questions.
Avez-vous- des anecdotes à raconter sur le film ?
J’en ai plein, des mauvaises et des bonnes.
Je vais juste en raconter une.
C’est celle de 4H48. Vers la fin du tournage, quand je regardais l’heure, très souvent il était une heure quelconque et 48 minutes précises. Ca me faisait sourire et je me disais que Jacky Katu était en train de travailler sur le film ou qu’il pense à moi ou bien que c’était Sarah Kane qui me remerciait. Et, parfois ça m’angoissait.
Est-ce que vous allez faire un prochain film avec JK ?
J’espère. Ca vaudrait le coup d’en faire un autre parce que l’on s’entend bien. Et j’aime bien son univers. De toute façon, il m’a promis que je jouerais dans son prochain film. C’est donc oui.
Vos films préférés ?
J’aime beaucoup La Strada et 8 1/2 de Fellini et Antonioni. En général j’adore le cinéma italien. J’aime aussi les films de Marcel Carné.
Et un film plus contemporain que vous appréciez aussi?
Les films « Slumdog millionaire » et « 127 hours » de Danny Boyle et « Frances Ha » de Noah Baumbach.
Interview et portraits : Pascale Lourmand
