À l’âge de 13 ans, alors que ses parents déménagent en Floride, elle quitte l’école et s’envole pour la Suisse où elle travaille dans une coutellerie. Adolescente, Alex Prager partage son temps entre Los Angeles, la Floride, Lucerne (en Suisse) et divers voyages à travers l’Europe. À un peu plus de vingt ans, inspirée par les photographies en couleur de William Eggleston exposées au Musée J. Paul Getty Museum de Los Angeles, Alex Prager décide d’apprendre la photographie par elle-même et fait l’acquisition de son premier appareil photo et sa première chambre noire. Six mois plus tard, elle présente ses premiers tirages dans un salon de coiffure. Encouragée par le succès de cette première rencontre avec le public, elle continue avec sagacité à expérimenter le médium de la photographie.
En 2007, sa première exposition solo, Polyester, retient l’attention, et le Los Angeles Times lui consacre notamment un article. Représentant des femmes parées de perruques inspirées des années 1950, associées aux codes du glamour hollywoodien de l’époque, ses photographies révèlent des mises en scènes minutieusement construites, qui oscillent de manière troublante entre fantasme et réalité – une esthétique désormais emblématique de la pratique photographique d’Alex Prager.
En 2010, à la galerie Michael Hoppen à Londres, Alex Prager présente Week-End, exposition où figure son premier film intitulé Despair (Désespoir). Alors qu’elle n’avait jamais envisagé de passer à l’image animée, Alex Prager explique « l’idée derrière [Despair] est que je voulais, l’espace de quelques minutes, faire vivre un de mes clichés ». Dès Despair, elle donne une importance majeure à la musique de ses films, qu’elle confie au compositeur et chef d’orchestre Ali Helnwein. Il composera par la suite tous les thèmes musicaux de ses films, dont en 2013, Face in the Crowd, qu’elle a présenté pour la première fois à la Corcoran Gallery de Washington.
Réalisé en studio début 2013, Face in the Crowd est l’œuvre la plus complexe jamais créée par Alex Prager. La photographe y met en scène des centaines de comédiens, sur fond de décors de cinéma, créant ainsi d’immenses tableaux vivants au sein de divers espaces publics : halls d’aéroports ou d’immeubles, salles de cinémas… Personnages et costumes, coiffures et poses sont minutieusement choisis par l’artiste de façon à évoquer des époques allant des années 1950 à nos jours.
Caractérisés par des couleurs saturées, une théâtralité puissante et un humour grinçant, les photographies et films d’Alex Prager, renvoient à une narration sous-jacente, qui maintient à la fois une certaine ambiguïté et une intensité émotionnelle singulière. Les mises en scènes d’Alex Prager puisent dans une mémoire visuelle collective dont les influences et les références vont du cinéma hollywoodien au film d’art et d’essai en passant par la pop culture et la photographie de rue. Étranges quoique familières, ses images plongent le spectateur dans un univers intemporel à mi-chemin entre fiction et réalité.
Les photographies d’Alex Prager ont été publiées dans de nombreux magazines tels que Foam, Vogue, W, Garage, Art in America ou le New York Times Magazine. En outre, ses œuvres photographiques figurent dans les collections permanentes de plusieurs grands musées, dont le Musée d’Art Moderne de New York, le Whitney Museum of American Art, le Musée d’Art Moderne de San Francisco, le Kunsthaus de Zurich, et le Moderna Museet de Stockholm, entre autres.
Alex est représentée par la Galerie Lehmann Maupin à New York.
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