Véritable révolution dans sa carrière, Nebay s’est en effet livré à une profonde introspection sur son riche parcours, sur plus de 25 ans de graffiti, en rue ou en galerie, en France comme à l’étranger.
NEBAY©Nicolas-Giquel
Son univers riche et coloré, mêlant affiches, abstraction, wild style et dripping, lui permet de naviguer en permanence entre colère et espérance.
« Il est peu d’artistes qui comme Nebay, évoluant avec tant de panache.
Irréductible aux réseaux sociaux, on ne peut se délecter de son travail qu’en exposition ou dans l’antre de son atelier. Cachées et protégées, ses recherches plastiques se dévoilent alors à l’œil comblé.
Artiste prolifique, créatif, sans jamais quitter le mur ou les interventions en rue (comme dans la cour de la Tour 13) ou à l’étranger (les dômes du petit village de Dhjerbahood, ou encore en Russie, chine et Mongolie en 2002, Shanghai en 2006) ou sur ses affiches publicitaires peintes (et replacées dans les abris bus au début des années 2000) ; son style se place sans cesse entre un profond respect de ses paires (OldSchool new-yorkaise) et un hommage aux Maitres Modernes ( il aura été un des premiers à s’emparer du dripping pour du graffiti).
Insatiable, son œil s’enrichit et ses œuvres aussi.
Il œuvre depuis peu au volume qu’autrefois il concentrait sur ses toiles. Et c’est avec de plus en plus de maîtrise et du geste et du support qu’aujourd’hui il s’y exprime. Plus haut, plus grand, plus fort, se jouant de la hauteur et toujours dans l’harmonie, il s’y épanouit.
Si l’on y retrouve de ses éléments phrases et distinctibles (tags, lettres, couleurs, profusion, messages) c’est avec malice qu’il nous livre quelques autres nouvelles perspectives. Au fait et lieu de ses lettres (qui forment son nom) il place alors des chiffres. Au N répond un 14, au Y un 25.
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N’usant que d’une recherche plastique, se jouant des mirages optiques, il place, imperceptible, dans un art dont la lettre est Maitre, quelques chiffres. Penser que ce serait là qu’une incidence esthétique serait mal le connaître. De son propre aveu, « c’est un simple retour aux sources et à ma propre nature », quand il signait alors JCT (Je Cours Toujours..à 100 à l’heure )ou produisait ses « 100 affiches ». Ou quand simplement d’une nature, nait un véritable artiste ».
Texte de Valériane Mondot, historienne en graffiti
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